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16/04/2017

Peut-on se satisfaire de la 5e République ?

Encore une semaine avant de connaître les noms des deux finalistes à la présidentielle du 7 mai prochain ! Dans cette campagne qui aurait pu être totalement passionnante si elle n'avait été la lutte des égotismes et la révélation de « tous » (n'exagérons rien !) les scandales de la République du moment et de ses prétendants, les petits candidats ont su, au moins médiatiquement, tirer leur épingle du jeu, et cela me laisse d'autant plus amer de l'absence d'un candidat susceptible d'avancer les idées d'une alternative royale à cette pauvre Cinquième République si mal servie par ses propres desservants habituels et ses chevaliers-servants présidentiels...

 

Mais cette campagne a aussi montré, a contrario, les avantages d'une vraie Monarchie royale qui échappe aux manœuvres politiciennes et aux incertitudes électorales, à l'inverse de cette monocratie présidentielle que MM. Mélenchon et Hamon, dans leur jeu de duettistes complémentaires, dénoncent à l'envi, dans la lignée d'un François Mitterrand, auteur du plus brillant des pamphlets (1) contre les institutions dont il allait, ensuite et le mois de mai 1981 venu, endosser la charge...

 

En effet, comment se satisfaire d'une République qui livre la magistrature suprême de l’État à une telle querelle des ambitieux et en oublie trop souvent les grands enjeux politiques, diplomatiques, sociaux et environnementaux pour ne s'intéresser qu'aux défauts, non pas tant des programmes eux-mêmes que des candidats ou de leurs intentions supposées ? Comment aimer une République qui semble n'être plus qu'un gouvernorat au service d'une Union européenne, elle-même si peu sociale et trop peu politique pour être crédible aux yeux du monde comme de ceux de ses propres habitants ? Comment servir une République qui avoue constamment son impuissance (par manque de volonté ?) face aux puissances économiques et aux instances dites « européennes », préférant se réfugier derrière l'alibi d'une mondialisation « obligatoire » pour ne pas répondre aux inquiétudes (qualifiées de « populistes », « protectionnistes » ou « nationalistes », voire pire...) de populations déboussolées et, parfois (ceci expliquant aussi cela) déracinées ? Les derniers discours de l'actuel locataire de l’Élysée sont, à cet égard, particulièrement éclairants : la rhétorique qui mélange intentionnellement le protectionnisme économique et le nationalisme politique, sans beaucoup d'égard pour la nécessaire nuance et modération de langage en ces domaines, n'est pas seulement agaçante, elle est particulièrement malhonnête si l'on ne définit pas ce que l'on entend par protectionnisme et par nationalisme !

 

Comment se satisfaire d'une République qui, au soir du 7 mai et quand le vainqueur saluera ses partisans et commencera, si ce n'est déjà fait auparavant, à les trahir pour pouvoir présider, sera encore suspendue aux élections législatives suivantes et au risque d'une possible cohabitation, caricature de l'union nationale et désaveu permanent du Chef de l’État par le gouvernement, au risque d'affaiblir encore plus l’État et la nation au moment où la « décision politique » claire et nette est vitale pour affronter les défis d'un monde contemporain dangereux et d'un avenir incertain ? Comment se satisfaire d'une République qui risque bien, une fois de plus, de faire perdre cinq ans à la France et, pire encore, une grande part de sa crédibilité restante sur les plans européen et mondial ?

 

Décidément, la République n'est pas ce qui convient à la France, et j'en suis plus encore persuadé aujourd'hui qu'hier : il n'y a pas que l'histoire qui, d'une certaine manière, tranche en ce domaine. Il y a aussi cette actualité si malheureusement éclairante, de cette lumière blafarde qui annonce des petits matins sans joie mais pas sans peine...

 

 

 

 

 

Note : (1) : « Le coup d’État permanent », ouvrage paru en 1964.

 

 

 

 

 

 

(à suivre : La Monarchie, ou « l'anti-présidentielle ».)

 

01/02/2017

La déception des catholiques de droite.

L'affaire Fillon est une mauvaise nouvelle pour la République, sans doute, mais elle n'en est pas meilleure pour la Droite catholique qui avait placé beaucoup d'espoirs dans un candidat qui se revendiquait ouvertement chrétien, au grand dam d'un Bayrou qui, longtemps pourtant, n'en faisait pas mystère pour lui-même. Aujourd'hui, à entendre les réactions dans les cafés et sur le marché de Versailles, M. Fillon est désormais désavoué par ceux qui, hier, l'avaient porté en tête lors de la primaire de la Droite et du Centre. Les mots employés à son égard sont durs, voire cruels, et parfois injustes, et, personnellement, sauf nouveau retournement, je vois mal comment M. Fillon pourrait aborder l'élection dans les meilleures dispositions et avec l'espérance d'accéder au second tour.

 

Ainsi, les grands perdants de ce feuilleton tragique sont les catholiques de droite dont la cause et les arguments semblent désormais touchés par l'opprobre publique qui frappe le vainqueur de la primaire de la Droite et du Centre. Le coup est rude et certains croient y voir la main de la franc-maçonnerie anticléricale, accusée de préférer M. Macron et, chez les Républicains, M. Baroin, celui qui n'aime guère les crèches de Noël. Sans doute l'occasion a-t-elle fait les larrons, mais se réfugier dans une théorie du complot (qu'il est possible de ne pas totalement rejeter) n'est qu'une stratégie de pis-aller peu propice à saisir les véritables raisons du désamour électoral à l’égard de M. Fillon. Car ce qui a plus sûrement discrédité M. Fillon, c'est son rapport à l'argent et son apparente incapacité à comprendre la démesure des salaires versés (légalement) à ses proches au regard de ceux des fonctionnaires qu'il n'a cessé de poursuivre de ses diatribes libérales : car, il faut être bien clair, le travail (et je ne me prononce pas sur sa réalité) demandé à Mme Fillon et à ses enfants mérite-t-il le double, voire le triple du salaire d'un professeur ? J'en doute, car, si j'en crois les déclarations des uns et des autres sur les activités des attachés ou assistants parlementaires, mais aussi les propos mêmes de la mise en cause, peu loquace sur ses fonctions comme sur leur mise en pratique, il est rarement rétribué à une telle hauteur financière...

 

Il aurait été préférable que M. Fillon puisse dérouler son programme jusqu'au bout et qu'il soit véritablement apprécié ou sanctionné sur celui-ci, mais cela n'est pas, et ne sera plus le cas, quoique le candidat fasse ou dise : il est des affaires et des symboles qui vous collent à la peau comme le sparadrap du capitaine Haddock.

 

Quant aux catholiques de droite qui avaient largement soutenu le candidat Fillon et son programme politique (plus, sans doute, que son programme économique), les voici orphelins et désorientés, voire dégoûtés : François Fillon n'était pas Albert de Mun, et leur engagement est bien mal récompensé... Est-ce leur « dépolitisation » qui est au bout de cette montée au calvaire, et, peut-être, un nouveau repli amer sur leur communauté et sur leurs paroisses, au risque de ne plus peser du tout (au moins sur le terrain parlementaire et ministériel) sur les débats politiques et face aux décisions prises par le Pouvoir sur les questions sociétales ? C’est possible, mais cela pourrait, néanmoins et a contrario, redonner de la vigueur aux mouvements alternatifs comme La Manif pour Tous et les Veilleurs, ainsi qu'aux groupes extraparlementaires et, éventuellement, monarchistes, prêts à accueillir les catholiques déçus d'une République qui, décidément, ne leur est pas accueillante...

 

Une affaire à suivre, là aussi : la messe n’est pas dite, tout compte fait…

 

 

 

 

 

18/10/2016

Pour une campagne présidentielle royaliste !

L’élection présidentielle est la reine des élections, et cette année pré-électorale le confirme à l’envi, une fois de plus, et comme à chaque fois : ceux qui me disaient ne pas être intéressés par cette échéance il y a encore un mois sont désormais accrochés aux émissions nombreuses de télévision qui présentent les candidats ou les programmes, voire les nombreux débats qui se font jour dans cette campagne. J’avoue avoir suivi le mouvement alors même que, au mois d’août, j’avouais ne pas être très motivé par ce qui s’annonçait et ceux qui se présentaient. Mais la fièvre présidentielle m’a repris, comme à chaque fois ! Je me suis remis à découper les articles de journaux sur la primaire de la Droite, les déclarations de Montebourg ou Mélenchon, les programmes économiques de Juppé et de Le Pen, sans oublier tous les débats autour de l’Europe, de l’identité ou de la lutte contre le chômage…

 

Alors que tout le monde (ou presque) parle politique, parfois à défaut d’en faire, il serait tout de même dommage que les royalistes oublient, au nom de « stratégies » qui, souvent, ne sont rien d’autre que la forme aimable du renoncement et de la « déroyalisation » de leur pratique politique, ce qu’ils sont et ce qu’ils ont à dire et à proposer.

 

Que quelques monarchistes se retrouvent près d’un candidat, pourquoi pas ? Il n’est pas inutile de prêcher en terre politicienne et d’en profiter pour avancer quelques pions dans ce jeu qui, pourtant, ne nous est pas favorable. Mais que cela serve de stratégie générale me semble peu crédible, ou fort insuffisant…

 

Les royalistes doivent, à mon sens, exister par eux-mêmes et participer à cette campagne présidentielle avec leurs propres mots d’ordre, non pour complaire à tel ou telle candidat(e), mais pour faire connaître et avancer leurs idées et leur projet monarchique.

 

Cette échéance de 2017 est l’occasion de rappeler le fondement et l’éminente motivation du royalisme, c’est-à-dire la fondation (refondation, diraient certains), l’instauration ou la restauration (d’autres écriraient ré-instauration) de la Monarchie, et non de flatter l’ego de candidats qui ne sont pas là pour « faire la Monarchie » mais pour gagner leur villégiature élyséenne. Allons au plus simple et au plus court : parlons de la Monarchie, des arguments pour la Monarchie, de la nécessité d’un Etat éminemment politique à celle d’un arbitre indépendant des partis et placé au-delà des calendriers électoraux… Parlons du Roi, tout simplement ! C’est faire « bonne politique », et ne pas laisser aux autres le terrain du débat d’idées et de l’action politique. Nous ne sommes pas, nous ne devons pas être des « exilés de l’intérieur » qui se réfugieraient dans un monde idéal et un royaume imaginaire

 

Cela signifie aussi, pour le Groupe d’Action Royaliste que j’ai l’honneur de vice-présider, de développer quelques pistes de recherche politique, sociale ou environnementale, qui s’inscrivent, d’abord et rigoureusement, dans le projet institutionnel monarchique, et de les faire connaître. Montrer que l’aménagement du territoire (des territoires, devrait-on dire sans doute), que l’écologie intégrale, que la justice sociale (formule inaugurée par… Louis XVI !), que la francophonie, que la citoyenneté active, que l’unité des peuples de France autour de l’Etat central, etc., passent par la construction d’un Etat digne de ce nom, pérennisé par la « suite » dynastique et inscrit dans le long terme, dans l’histoire et la mémoire sans avoir à prendre de revanche sur quiconque, voilà ce que peut et doit être le travail des royalistes pour les mois à venir !

 

En somme, plutôt que se rallier à quelque candidat que ce soit (l’isoloir suffira, le jour de l’élection venu), il faut faire du royalisme, encore et toujours, ici et maintenant ! Cela n’empêche pas d’écouter les uns et les autres, de participer aux réunions électorales, de discuter avec tous, de droite comme de gauche, des extrêmes comme des ailleurs, mais tout en oubliant pas notre motivation première et ce qui fait notre identité royaliste, au-delà de la diversité des formes de celle-ci

 

Dans cette campagne, faisons fleurir les lys, sur les panneaux et les murs, dans les médias et les réseaux sociaux, aux conférences et au café (« le parlement du peuple », affirmait Balzac), dans les courriers des lecteurs et les forums sur la toile, et faisons avancer l’idée du recours monarchique, non pour nous-mêmes mais pour le pays et ses habitants, pour nos territoires comme nos terroirs, pour notre histoire comme pour cet « avenir que tout esprit bien-né souhaite à sa patrie »… C’est bien assez de travail comme cela pour ne pas s’encombrer des programmes ou des affiches des candidats d’une République sans souffle et sans grandeur !